3 semaines à Béna…

Aidons les enfants de Bena Plateau

3 semaines à Béna…

Marie, vous êtes rentrée en France après un séjour de 3 semaines à Béna Plateau avec Gérard et Luis. Quelles ont été les grandes satisfactions de ce séjour ?

Ce deuxième séjour de l’association au village était différent du premier parce que nous étions accompagnés de Luis.  Grâce à lui, nous avons pu fabriquer un four à pain et nous sommes partis en ayant pu manger du pain cuit dans ce four. Nous avons poursuivi nos travaux de réhabilitation des classes, avons créé des bibliothèques et des meubles de rangement, fait faire des tables, raccordé les gouttières au récupérateurs d’eau. Nous avons continué nos échanges pédagogiques avec l’équipe enseignante.

Dans votre mission au profit de l’école de Béna Plateau, vous avez deux champs d’action : l’amélioration matérielle des conditions de travail et d’enseignement et l’échange pédagogique. Pouvez-vous nous parler de ce deuxième axe ?

Il faut savoir que les enseignants disposent de très peu de matériel scolaire. La pédagogie est très « descendante » : les enfants sont très nombreux dans la classe et l’enseignant fait son cours un peu comme un cours magistral. Il y a peu d’interaction avec les enfants. J’ai été institutrice et j’explique comment nous enseignons aux enfants en France. Les instituteurs et le directeur de l’école sont très heureux de ces échanges. Je leur montre aussi comment utiliser les jeux et jouets à des fins éducatives. J’ai été très déçue que la rentrée scolaire soit reportée d’une semaine; j’avais prévu plusieurs ateliers avec les enfants qui n’ont pu se faire. Ce sera pour la prochaine fois.

Vous essayez de changer les choses…

Oui mais c’est très difficile. Ils sont ancrés dans des habitudes et des traditions. Par exemple, une adhérente, Violaine, a collecté auprès de ses amis 240 euros pour confectionner des uniformes pour les écoliers. Les robes sont très ajustées et dès que les petites filles grandissent un peu, l’uniforme devient trop petit. Je leur ai montré que l’on peut faire un modèle moins ajusté qui permet aux enfants de garder plus longtemps leur uniforme. Mais c’était presque une révolution !

Dans le domaine de l’alimentation aussi c’est compliqué de changer les choses. Les enfants mangent beaucoup de riz, igname, manioc … mais très peu de légumes et de fruits. Or il y a plein d’arbres fruitiers (ananas, orangers, pamplemousse, bananiers…). Le lait coûte très cher. Gérard a préparé des jus de fruits pour les enfants, ils ont adoré mais vont-ils d’eux-mêmes se mettre à consommer les fruits ? Je ne sais pas…

Comment êtes-vous accueillis au village ?

Tout le monde sait que je suis la belle-mère d’une enfant du village. Notre arrivée est toujours fêtée. Notre mission est d’aider le village et de contribuer à l’amélioration des conditions d’enseignement à l’école. On ne veut rien imposer. Nous mettons les villageois à contribution. Les maçons, peintres, couturières… sont des gens du village. Et nous nous appuyons sur les gens compétents, sérieux et qui s’investissent pour l’école. Leur rapport au temps est différent du nôtre : nous sommes toujours un peu pressés parce que nos séjours sont assez courts et on a parfois l’impression de les brusquer. Mais c’est leur école et nous ne sommes là que pour aider.

Et maintenant ?

Nous sommes en contact permanent avec le directeur de l’école. C’est lui qui entretient les acquis et fixe les objectifs aux enseignants.

Nous allons continuer à récupérer des stylos, cahiers, craies… pour les enfants. Nous avons pour le moment assez de manuels et de livres. Les vêtements sont toujours les bienvenus ; il y a un tel manque ! Nous voudrions trouver des fûts pour créer des récupérateurs d’eau. Nous avons encore besoin d’argent pour finaliser certains travaux.

Nous avons été frustrés que tout le volet pédagogique tombe à l’eau du fait du report de la rentrée et nous avons donc plein de choses à rattraper ! Notre prochain séjour est prévu en février 2021. Notre souhait serait que d’autres adhérents nous accompagnent parce que chacun amène ses compétences et quelque chose de particulier. Nous avons hâte de retrouver les enfants qui nous ont tant manqué, ce sont eux qui nous motivent et notre plus grand bonheur est de les voir sourire et s’épanouir.